vendredi, novembre 30, 2007

Interview Georges Bodossian (OCEAN)



Voici pour finir en beauté cette semaine "Océan" une interview de Georges Bodossian qui revient sur l'histoire du groupe.
Un immense merci à Georges pour sa sympathie et sa disponibilité!!!

Q: Salut Georges, tout d'abord que deviens-tu?

R: Salut Shreut, toujours et plus que jamais dans ce qui me passionne le plus: "la musique". Je travaille dans mon studio "bodo100soundsystem" à composer, réaliser et produire divers projets pour 2008: musiques pour l'image, films, documentaires tv, musique pour le sport et les news, un album perso world lounge sur Buenos Aires, qui retrace un parcours initiatique, un parcours personnel, car je suis né argentin (et oui j'ai du sang latin qui coule dans mes veines)!
Un retour sur scène avec un groupe de Blues Rock avec un album en préparation courant 2008 avant d'attaquer tous les festivals de rock et blues en France, sans oublier le travail d'archives sur Océan en vue de la production d'une intégrale concernant le groupe, des infos seront disponibles dans le courant de l'année sur mon propre site en construction actuellement.
Comme tu vois ça sera une année bien remplie, sans oublier mon travail de session-man pour artistes et labels de prod.



Q: Revenons aux débuts d'Océan, quand as-tu formé le groupe et d'où vient le nom? Comment as-tu rencontré Noël et Robert?

R: La naissance du groupe Océan se fait en 1974, nous étions alors dans la mouvance de la" musique progressive", j'ai trouvé le nom du groupe un soir en écoutant un album du groupe Y E S "Tales from topographiques oceans".
O C E A N, cinq lettres, les mêmes en anglais et en français, la même signification, c'était évident en tout cas nous l'avons adopté de suite .

Allez un récapitulatif des 2 premières périodes avant d'arriver à ma rencontre avec Robert et Noel fin 75.

-1974 1ère formation : Sylvain Nardelli ( claviers ) Jean Paul Souillot ( basse) Daniel Buffet (batterie) Georges Bodossian (guitares)
premières dates ,maison des jeunes et centres culturels, des concerts avec le groupe Caravan, Julie Driscoll, Magma et des festivals pop en France.

- 1975 2ème formation : Alain Baudet (ex- Solitude) remplace Daniel Buffet à la batterie, le groupe joue énormément en region Parisienne, très présent sur la scène du Gibus, la boîte à la mode du moment .
Le répertoire et les compositions du groupe serviront plus tard à la création de "GOD'S CLOWN"
Fin 75 séparation du groupe, obligations militaires pour certains, et usure pour d'autres, je reste seul sur le navire.

Comment faire pour remonter le groupe avec une musique moins progressive, plus dure, retrouver les sensations d'un power trio, sur les traces de "Cream", d"Hendrix" avec une pointe de fusion "Crimson" et un chanteur "Zepelinien".... He bien, il faut avoir vraiment beaucoup de chance, c'est sûrement une histoire de karma!
On me propose d'aller voir un groupe, Aspic rebaptisé Black Moon en manque de guitariste par l'intermediaire d'un ami commun de Bernard Leroy, après quelques coup de fils me voiçi parti au rendez- vous "Impasse de la baleine" QG du groupe Aspic avec Robert Belmonte au chant, Bernard Leroy aux drums et Noel Alberola à la basse, sans oublier Gerald Pernet au son et responsable du backline.
Présentation faite, nous avons joué, jammé, fort! Très fort! C'était super, magique, nous avions notre groupe!
Une musique dure et progressive, l'énergie à l'état brut, un power-trio avec un chanteur et quel chanteur!
Je me suis dit voilà mon groupe!
Je leur propose de reprendre Océan avec cette nouvelle "potion magique" et de bénéficier du passif du groupe, répertoire, dates, concerts, presse et logistique.
Une année de travail, des concerts et des concerts, du Gibus au Golf Drouot, des centaines d'heures à l' Impasse de la baleine forgèrent "GOD'S CLOWN" et la plus grande amitié entre les membres du groupe, certainement nos plus belles années!

Je voudrais rajouter que par la suite Bernard Leroy sera remplacé par Jean Pierre Guichard ex batteur du groupe Ange, lui même remplacé par Alain Gouillard, ex- Edition Spéciale, sur toute la periode Barclay.
Il est juste de les citer car ils font aussi partie de l'aventure "O C E A N".




Q: En 1976 sort le 1er album, comment se passe l'enregistrement?

R: Nous n'avions pas encore une grande expérience du studio, notre premier champ de bataille, mais Océan était une véritable machine de guerre, bien huilée et préparée.
Nous l'avons produit, 30 jours de prises et 15 jours pour les mix's aux studios Family à Paris .
Très peu d'overdub's, pratiquement du live sauf pour le chant et quelques re-re guitares et choeurs.
Le véritable problème était de rendre la puissance et l'énergie du groupe sur une bande magnétique, véritable difficulté en France habitué à la variété traditionelle!
Ce sont des super moments nos premiers pas dans l'univers de l'enregistrement, certainement ceux qui marqueront à jamais mon parcours professionel.
Un seul regret: le studio Family a brulé dans un incendie et tous nos masters avec!




Q: On dit souvent que votre 1er album est un compromis entre Led Zeppelin et King Crimson, quelles étaient vos influences pour ce disque?

R: Nous écoutions à l'époque Led Zep, Cream, King Crimson, Frank Zappa, Mahavishnu, Weather Report, Gino Vanelli sans oublier Hendrix. Le groupe avait deux tendances, une tendance Hard-Rock et une tendance plus progressive allant jusqu'au Jazz-Rock.
Robert aimait les belles mélodies, Queen était une référence, sans oublier Deep Purple; pour ma part en tant que guitariste et compositeur je voulais un univers musical propre à Océan, loin des autres, créer notre propre identité, notre propre texture sonore, GOD'S CLOWN laisse son empreinte par son originalité.




Q: Et avec le recul que penses-tu de ce 1er disque? Il a été beaucoup critiqué alors que maintenant il jouit d'une très bonne réputation (méritée d'ailleurs!!)...


R: Les bonnes choses sont celles qui résistent au temps ! Il a été critiqué, mal aimé, ignoré par la presse rock française...j'aime cet album ! Un premier album est toujours magique, c'est toujours un moment unique, fragile, maladroit, spontané rempli de sincérité, de générosité, de créativité, des instants qui restent imprimés dans la memoire pour toujours.
Je suis très fier de cet album!



Q: Pendant 3 ans plus de signes discographiques d'Océan, que s'est-il passé pendant cette période?


R: Après l'enregistrement de GOD'S CLOWN, il fallait trouver un label, distributeur ou maison de disque. Nous avons contacté le label Crypto, le seul label de rock français, avec Ange, Monalisa, Little Bob Story, Ganafoul. Ils nous ont proposé un contrat, nous l'avons signé, nous sommes partis sillonner la France, centres culturels, maison de jeunes, salle des fêtes, théâtres, festivals, clubs, nous étions à Paris au Rose Bonbon à domicile.
EMI publishing, après un concert au Rose Bonbon, nous propose de travailler avec eux pour finaliser un contrat dans une grande maison de disques. Pendant une periode de six mois nous préparons de nouveaux titres, EMI produit nos maquettes, la plupart de ces titres figurent sur le premier album Barclay. ...deux années bien remplies !




Q: Enfin c'est donc la signature avec Barclay et la sortie de l'album eponyme en 1980. Pourquoi avoir alors abandonné le chant en anglais?


R: Juin 79 signature de contrat avec Barclay, Juillet / Aout sessions au studio Aquarium à Paris avec Andy Scott.
Nous avons opté pour le chant en français avec notre editeur EMI, il était impensable pour un groupe français de signer un contrat en France tout en chantant en anglais, nous avons pris aussi une direction musicale plus formaté "chanson Hard-Rock", on devait prendre en compte l'avis d' EMI, de Barclay et de notre management, c'était très complexe à gérer et facile à diviser!



Q: Est-il exact qu'à lépoque chez Barclay, on ne voulait proposer un contrat qu'à Robert et qu'il aurait refusé?


R: C'est une mauvaise info ! ! !
Robert a eu des propositions bien plus tard, après l'aventure Océan mais c'est une autre histoire...




Q: Au début de l'année 80 vous vous retrouvez à faire la 1ère partie de la dernière tournée française d'AC/DC avec Bon Scott, comment s'est déroulé cette tournée?


R: Un grand moment! C'était leur 16ème mois de tournée mondiale, la France avant de terminer à Londres, des moments extrêmes, des sensations inoubliables, nous avons appris énormément!
Assurance, confiance, efficacité, se produire tous les soirs devant trois mille, quatre mille, cinq mille personnes, ça te rend fort.
La scène forme l'artiste, cette expérience a fait jaillir le meilleur de nous-mêmes.




Q: Océan a également ouvert pour Iron Maiden...


R: Oui on a également ouvert pour Maiden sur deux périodes en France. Iron Maiden était à l'époque un groupe fragile avec des problèmes de chanteur, c'était leurs débuts ils étaient très loin de l'efficacité d'AC/DC.
Nous nous sommes régalés, car après notre expérience australienne nous n'avions peur de personne, d'ailleurs ils l'ont compris car sur la deuxième tournée ils nous ont imposé un groupe Anglais "More" en avant avant première: 20hres "More"....21hres " Océan "....22hres "Iron Maiden"....pris en sandwich, le public chauffé à blanc attendait Maiden, je te laisse imaginer, un vrai combat de boxe! Ca reste un très bon souvenir.




Q: Il y eut aussi des concerts à l'étranger, quel était l'accueil?


R: Nous nous sentions bien à l'étranger car que se soit en Angleterre, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse ou bien en Hollande, la musique "anglosaxone" fait partie de leur mode de vie, le public se déplace aux concerts pour s'exprimer, faire la fête et participer, ils sont moins coincés que nous francophones. Nous cachons souvent nos émotions, c'est dommage car souvent un artiste a besoin de cette réactivité pour donner le meilleur de lui-même.



Q: Ensuite il y a eu l'album live, où et quand a-t-il été enregistré? Pourquoi sortir un disque en public aussi rapidement?


R: L'album live a été enregistré sur la tournée française (mars, avril, mai, juin 1980), Barclay réserve le Mobile Rolling Stones pour capter le groupe sur plusieurs dates dans les meilleures conditions avec Mick Mc Kenna au son, le mobile revenait de la tournée Eric Clapton pour rejoindre celle d'Elvis Costello.
Nous étions un peu déçus de la production de notre dernier album, malgré la qualité des titres, il reflétait mal le son et l'énergie du groupe sur scène, faire un live sans compromis révélait le groupe dans sa performance, nous avons obtenu l'accord d'EMI et celui de Barclay en nous imposant une face studio et une face live.....j'aurais vraiment préféré un album live dans son integralité!..... donc A + B .



Q: Comment se passait une tournée française à l'époque, quelle était l'affluence moyenne et avez-vous senti un soutien, une ferveur de la part du public?


R: Nous étions une équipe de quinze personnes sur les tournées, véhicules, son, lumières, techniciens, roadies, managers ....c'était pour l'époque une production très lourde.
Nous faisions entre 500 et 1500 places suivant la taille des salles et le cadre du concert, plein air, festivals, fêtes de ville ou autres manifestations ... Fête de l'Humanité , Châteauvallon, Pantin, l'Olympia, Bobino....
Le public dans sa majorité connaissait Océan, nous faisions une moyenne de cent cinquante concerts par an, nous sentions leur soutien et leurs encouragements à chaque prestation du groupe.




Q: Et quel était le soutien des media (radio, presse locale, tv)?


R: La presse locale toujours présente sur nos parcours, les radios locales et les radios libres programmaient Océan sans problème, nous avons fait de nombreuses télévisions régionales et une bonne douzaine de télévisions nationales, le service promo Barclay faisait son travail, c'était vraiment très dur à l'époque pour un groupe de Hard-Rock d'être diffusé sur une chaine nationale, d'ailleurs nous avons été censurés par le service public dans une émission spéciale vacances "en direct de Provins" présentée par Michel Drucker à cause d'une phrase dans "Aristo" je cite "mon cul sur la commode" , j'aimerais bien trouver cette télé jamais diffusé!
Sans oublier la presse spécialisée française qui a brillé par son absence et son esprit de démolition.


Q: Il y a un passage TV d'Océan pour le titre Rock n'Roll que l'on peut voir sur le site youtube( http://www.youtube.com/watch?v=f36aFiA7Z8Q). Te souviens-tu de cette émission (qui s'appelait "les enfants d'AC/DC") et sais-tu s'il existe d'autres vidéos d'Océan?


R: Je me souviens de cette émission, Océan n'existe plus depuis quelques mois, nous sommes en 1982, donc la chronologie de cet épisode vient après la séparation officielle du groupe, la maison Barclay est rachetée par le groupe Polygram aujourd'hui Universal, ils ne reconduisent pas le contrat d'Océan, mauvaises négociations de la part d'un management trop gourmand et loin de la réalité, ce management a fracturé le groupe en deux, les deux manquants sont remplacés, et nous voiçi à l'émission "les enfants d 'AC/DC" avec le roadie batterie aux drums et un guitariste americain (Benny Soyan) à ma place jouant une de mes chansons! A partir de là c'est une autre histoire.....
Océan a fait une douzaine de passages TV nationales ("Dimanche Martin ", "Drucker" , "C'est encore mieux l'apres midi" reportage sur nos tournées aux" INFOS TF1" , 20hres sur la 3 ...etc + des télés régionales, sans oublier un clip réalisé par Captain Vidéo), tous ces moments seront bientôt sur "youtube.com"




Q: En 1981 sort le 3ème album qui est encore éponyme, pourquoi donc?


R: Enregistré à Londres, un moment magique, le groupe dans sa meilleure forme, une belle photo, une production top, un son d'enfer......c'est O C E A N !.....que rajouter d'autre?!
en tout cas c'est ce que nous pensions.




Q: Coment se passait le travail de composition au sein d'Océan?


R: La création ou la composition est un travail solitaire, j'amenais mes idées, chansons, mélodies, riffs, gimmicks, dans le cadre de nos répétitions, quand l'une d'elle faisait l'unanimité, le groupe se mettait au travail, Robert s'occupait en général des mélodies, basse batterie des rhytmiques, moi pour les guitares. Pour le reste, structures, arrangements, réalisation c'était un travail d'équipe, l'étape finale était de jouer le nouveau titre sur scène, ça nous permettait de corriger et de rectifier le tir selon la réaction du public.



Q: A ce moment le groupe est au top, non seulement l'album est excellent mais il se vend plutôt pas mal, on commence même à parler d'une version anglaise, que se passe-t-il?


R: 80.000 albums selon les chiffres Barclay, tout va pour le mieux, les tournées marchent, la presse anglaise en parle, les radios diffusent et le groupe est au top!
Barclay reçoit une proposition par une chaîne de radio américaine qui nous propose de tourner aux US sur tout leur circuit de diffusion, mais il faut faire une version anglaise, obligatoire pour le marché americain, et prendre en charge tous nos frais de déplacements. Barclay a préféré investir sur son catalogue de variétés Balavoine, Lavilliers ou autres chanteurs sur le territoire français, après tout en France on fait de la musique pour pas grand chose, je pense que nous avons raté un épisode incroyable qui aurait pu changer le futur du groupe... finalement en France en trente ans, seulement deux groupes ont bénéficié d'un véritable plan de carrière: Trust et Telephone. Il faut vraiment s'accrocher pour faire du rock en France !




Q: Justement, quels étaient les rapports qu' Océan entretenait avec Trust? Dans un interview à Best vous déclariez qu'en France il n'y a de place que pour les premiers, "si Trust fait du hard, plus personne n'a le droit de faire du hard", c'était vraiment le cas? Comment l'as-tu ressenti?


R: J' ai connu Norbert Krief dès le début de nos aventures réciproques, nous sommes amis depuis longtemps, le premier concert de Trust à l'Olympia s'est fait avec le backline d'Océan, nous n'avions pas de rapports particuliers entre nos groupes, nous suivions chacun notre route, eux dans le tourbillon du succés et nous dans le travail acharné. Nous ressentions un sentiment d'amertume concernant la presse rock, l'interview de Best c'était simplement le sentiment de vouloir leur dire , mais enfin parlez un peu plus dans vos pages du rock en France! Bilan : quatre albums , 150 concerts par an , tournée AC/DC ,Tournée Iron Maiden, l' Olympia, Bobino, Le Palace, Pantin, reportage Océan aux infos TF1 ...etc , total, pas une seule page pour Rock & Folk et deux pages pour Best sur tout notre parcours. Il a fallu 20 ans pour que Hard Rock magazine à la réédition du dernier album par Axe Killer le proclame je cite, "monument national" je me souviens nous nous sommes regardés avec Robert en se pouffant de rire nous disant "ça c'est notre karma!"


Q: Qu'est-ce qui t'amènes finalement à quitter le groupe en 1982?


R: Revenons à cette période, Barclay dépend de Polygram, Polygram ne reconduit pas le contrat et ne veut plus entendre parler de notre management, le groupe est usé, fatigué, le moral à zéro. Au moment où tout doit décoller, tout devient compliqué, en bref et sans rentrer dans le fastidieux, il était hors de question pour moi de continuer Océan avec le même management, donc fracture, une partie reste et l'autre s'en va.



Q: Pendant ce temps Robert et Noël s'accrochent et Océan sort enfin un nouveau 45t en 1983 mais l'album promis n'arrivera jamais, sais-tu ce qui s'est passé à ce moment? Je ne m'explique pas ce gachis, comment un groupe qui a du succés et un talent évident ne peut pas trouver de soutien?


R: Pendant ce temps Robert et Noel s'accrochent toujours avec le même management..., mais le groupe qui avait du succès et du talent n'est plus le même, pour produire un album il faut avant tout le penser, le composer, le réaliser, créer la matière artistique, avoir les moyens de le financer et surtout être bien entouré !!!


Q: Sais-tu si Océan a fait quelques concerts dans ces années-là?


R: Une ouverture pour un groupe anglo-saxon à la Mutualité, j'étais dans la salle ce jour-là, c'était une drôle d'expérience d'entendre son groupe dans le public !



Q: En 1986 te revoilà dans Océan en duo avec Robert, mais encore une fois l'aventure ne durera que le temps d'un single...


R: Fin 83 Robert part d'Océan et là on revient à ta question "Est-il exact qu'à l'époque chez Barclay, on ne voulait proposer un contrat qu'à Robert et qu'il aurait refusé?" mais il faut la formuler autrement!
Est-il exact qu'en 1983 ,une maison de disques voulait proposer un contrat à Robert?
Oui, et c'est le management d'Océan qui s'est interposé et l'a empêché de signer! Ecoeuré, Robert est parti!
Nous nous sommes revus avec beaucoup de plaisir, et on a commencé à retravailler ensemble pour d'autres artistes, compositions, arrangements,réalisations, séances. Nous étions à l'époque du maxi 45tour et du rock fm, nous avons composé "Juste au bout du désert " il a été réenregistré par la suite pour Sony Music , c'était simplement le plaisir de se retrouver ensemble et pas de remonter le groupe, cette envie viendra dix années plus tard.



Q: Qu'as-tu fait ensuite? Pardonne-moi cette question un peu triviale mais est-il exact que tu as fait des BO de films X dans les années 80?


R: En ce qui me concerne à partir de 1983, je me suis investi au service des autres en tant que musicien, arrangeur et réalisateur. Par la suite j'ai monté mon propre studio d'enregistrement et j'ai composé de la musique pour l'image, long métrages, documentaires, génériques, pubs, illustrations musicales et effectivement j'ai fait la BO de quelques films X fin 80 début 90 parmi une quantité d'autres productions. Mais pour revenir à Océan nous sommes tous, sauf Noël, restés dans le monde de la musique: Alain Gouillard est devenu le batteur de H.F.Thiefaine, par la suite celui de Louis Bertignac, Mickey Finn,The Blues Makers, Gerald Pernet notre ingé et cinquième membre du groupe a pris en charge avec tout notre staff technique pendant des nombreuses années le son de H.F.Thiefaine,Touré kunda, Johnny Cleg, Renaud parmi tant d'autres.


Q: Et qu'en est-il de Robert?


R: Après "Juste au bout du désert " nous travaillons ensemble sur d'autres titres: Harem, Mourir de Vivre, 3 heures du mat, tous inédits. Robert compose des titres pour lui, mais des problèmes de santé perturbent son travail, rajoutant à cela un ciel pesant et orageux sur sa vie sentimentale. J'ai dans mes archives quelques maquettes et une très belle balade, il n'existe rien d'autre à ma connaissance.


Q: On reparle enfin d'Océan au début des années 2000 puisqu'on vous voit apparaitre sur un album tribute à Trust avec une superbe reprise de Ton Dernier Acte. Comment avez vous été sollicités pour faire partie de cet album et qui a décidé du morceau? C'est une excellent choix, la voix de Robert me donne des frissons à chaque écoute!


R: On reparle d' Océan en 1987 nouvelle version de "Juste au bout du desert "pour Sony Music, en 1998 reedition de GOD'S CLOWN" par le label Mantra FGL, en 1999 les compils "REVOLUTION HARD ROCK Vol 1+ Vol 2" avec les titres "Menteur" et "A force de gueuler" et la réédition du dernier album Barclay + les titres live toujours par Axe Killer FGL, ensuite en 2000 Thierry Wolf pdg de FGL nous sollicite pour le tribute à Trust, nous avons décidé du morceau avec Robert, je pense que nous avons fait le bon choix.



Q: A ce moment-là aviez-vous décidé de redémarrer le groupe ou ne s'agissait-il que de participer à ce disque?


R: En 2001/ 2002 nous retrouvons l'envie de redémarrer le groupe avec Gilles Polvé à la basse et notre ami Alain Gouillard aux drums ,on retrouve les mêmes sensations , les mêmes envies , la même énergie, nous decidons alors de préparer un nouvel album et le retour sur scène .



Q: L'aventure prend malheureusement fin en mars 2004 avec le décès de Robert...


R: L'aventure prend fin violemment ..... que dire...... Robert tu nous manques.....



Q: Ne parlons que des bons souvenirs, peux-tu nous en raconter quelques-uns?


R: Je me souviens, il n' y a pas si longtemps d'un 31 décembre, nous avons passé un moment extraordinaire, chansons, musiques, souvenirs, amour, amitié, tendresse, une nuit blanche ensoleillée, une éclipse à l'envers !
Le concert de Châteauvallon avec les marins du portavion Nimitz et la 7ème flotte américaine....quel concert ! la tournée AC/DC.....Bon Scott dans nos loges buvant un verre avec Robert, le même Bon Scott nous encourageant pendant notre concert derrière le backline..... l'enregistrement de l'album à Londres avec Tim Frieze Green, Denis Weinricht ,60 jours et 60 nuits incroyables..... Julio Iglesias dans l'émission "Champs Elysées" dans nos loges nous parlant de foot et rock 'n'roll..... un concert à Nice avec Iron Maiden, Scorpions, More et Océan tous dans le même hôtel, je te laisse imaginer.... le reportage pour le journal de TF1 avec Patrice Drevet en Bretagne se terminant par une mega bagarre dans le public le jour de l'enregistrement.........Guy lux et Dany Saval remettant à Robert et moi-même le prix de la meilleure chanson Rock Pop pour "Juste au bout du désert" nous nous pissions de rire......


Q: Je crois savoir que tu prépares un petit quelque chose en hommage à Robert pour l'année prochaine?


R: L'idée c'est de regrouper un maximum d'archives, photos, documents sonores, titres inédits, films, moments lives et faire une intégrale sur deux périodes, d'abord celle de " GOD'S CLOWN ", ensuite la période Barclay avec le premier album jamais réédité, avec un max de bonus et deux titres dans mes archives à terminer si j'arrive à récupérer la voix de Robert sur les enregistrements multipistes, à cela je rajouterais le film des séances de "Ton Dernier Acte" en studio, ça sera un travail long mais c'est une manière de rendre hommage à tous les participants de près ou de loin de l' aventure Océan pour ceux qui nous ont aimés et plus particulièrement pour cette voix unique celle de Robert Belmonte.
J'ajoute que je suis à la recherche de tout document sonore, photos, vidéos, super-8 ou autres supports concernant le groupe de 1977 à 1982.




Q: Georges, merci beaucoup d'avoir répondu à ces petites questions!


R: Merci à toi Shreut!

mercredi, novembre 28, 2007

Océan - Reportage TV (video)

Suite et fin des vidéos d'Océan: voici un extrait d'un journal tv de TF1 où on peut voir de rares images live d'Océan ainsi qu'une interview du groupe par Patrice Drevet.

Merci à Georges Bodossian!!

dimanche, novembre 25, 2007

Océan - Qu'on me Laisse le Temps (2 videos)

Voici 2 nouvelles videos de Qu'on me Laisse le Temps

Merci à Georges Bodossian!!



samedi, novembre 24, 2007

Océan - 3 French TV clips (videos)

Merci à Georges Bodossian pour ces documents !!!!!

Qu'est-ce que tu Dis? :



Menteur (extrait):



Qu'on me Laisse le Temps:

lundi, novembre 19, 2007

Interview Erix (Morsüre)


Q: Bonjour Erix. Quand et comment le groupe Morsüre s'est-il formé?

R: Morsüre s’est formé au Lycée d’Argenteuil en 1981. A l’époque Arnaud était à la guitare, Pascal au chant et moi-même à la basse. Ensuite, Franck a vite rejoint le groupe en 82 pour assurer la batterie. Aucun de nous n’avait la moindre expérience musicale, nous avons donc emprunté une démarche assez Punk tout en plaquant nos références Métal par dessus. L’idée de base était de produire un métal hyper-speedé, très énergique, tout en y mettant pas mal de créativité et en évitant certains clichés des groupes de métal. La même année, Pascal est mort dans des conditions quelque peu tragiques. En 1984, Thierry a remplacé Arnaud (parti étudier en province) à la guitare avec même un second guitariste à l’époque, qui nous a finalement vite quittés. Tous deux avaient déjà plusieurs expériences de groupes de métal. Les principaux morceaux de l’album ont été conçus à ce moment là. Toujours en 1984, Thierry nous a fait rencontrer Didier, dont les influences musicales étaient fort différentes des nôtres, mais qui a tout de même été séduit par le projet et a décider de prendre le rôle de chanteur, que j’avais assumé par intérim jusque là. Entre fin 84 et début 85 nous avons décidé de nous renforcer à la guitare et Loran (ex-Metal Gods) a remplacé Thierry à la suite d’un assez long casting. Loran a vraiment apporté ce que nous recherchions à la guitare.

Q: Quelles étaient vos influences?

R: Pour résumer, disons un mix entre Motörhead et Discharge (groupe de hardcore anglais). Le tréma allemand (Umlaut) sur le « ü » de Morsüre est d’ailleurs une référence directe à Motörhead. Evidemment, nous apprécions aussi beaucoup les nouveaux groupes de Metal et de Thrash comme Slayer, Exodus, MegaDeath, Metallica et surtout Venom.

Q: Comment composiez-vous?

R: Nous n’appliquions pas une méthode unique. Parfois nous partions d’un texte sur lequel nous posions des riffs, parfois le contraire. La plupart des morceaux ont été composés en répétition, en commun. L’objectif principal était de jouer un truc extrême, sans copier qui que ce soit, en allant aux limites des possibilités de jeu, au risque de se planter.



Q: Comment vous est venue l'idée d'adapter un texte de Baudelaire?

R: Honnêtement, l’idée s’est imposée assez naturellement, sans trop y réfléchir. Si on devait absolument trouver des explications, à posteriori, disons que Baudelaire fait partie des poètes maudits et condamnés en leurs temps, car incompris par la plupart et reconnu par quelques uns. Disons aussi qu’il savait apporter des idées modernes tout en ayant des bases solides. Enfin son élégance naturelle lui permettait d’exprimer avec classe son incompréhension totale du monde dans lequel il vivait, ainsi que sa fragile humanité à travers la recherche d’expériences extrêmes. « Acceleration Process » participe modestement de cette démarche, à sa manière. Plusieurs des poèmes des « Fleurs du Mal » étaient candidats, « L’irrémédiable » s’est imposé par son format, qui se prêtait à la mise en musique, et dont les mots « résonnaient » bien Métal.


Q: Comment avez-vous été signé par Devil's?

R: Notre manager a fait un beau boulot, il faut dire qu’il connaissait bien ce milieu. Toutefois, avant de signer chez Madrigal / Devil’s records nous avions envisagé d’autres possibilités, dont Mausoleum, je pense. Les types de Devil’s ont été très clean, tout s’est fait facilement une fois que nous étions tombés d’accord.




Q: Comment s'est déroulé l'enregistrement de l'album?

R: Ca a été une expérience difficile et fabuleuse en même temps. Nous n’avions pas une assez grande habitude de l’enregistrement. Nous aurions dû préenregistrer l’album sur un 4-pistes avant d’aller en Studio, cela aurait évité des problèmes de mise en place. De plus, Franck venait de remplacer sa batterie acoustique par une batterie électronique. Son jeu était tellement rapide que nous avions besoin de pouvoir manipuler le son de batterie de façon bien le placer dans l’espace sonore et laisser de la place aux autres instruments. Le son de sa batterie électronique passait très bien en répétition. A l’inverse, çà a été un cauchemar pendant les sessions aux Studio Garage. Qui plus est, les ingénieurs du son en France n’avaient pas vraiment l’habitude du Thrash et il leur a fallu un peu de temps pour comprendre comment il convenait d’enregistrer ce nouveau style. Peut-être aurions nous du enregistrer en une seule prise et ajouter ensuite les parties de chants et les solos, de façon à préserver l’énergie du groupe ?
Nous avons beaucoup appris pendant ces sessions aux Studio Garage. Quitte à chagriner certains, profitons-en au passage pour casser un mythe : les bandes n’ont jamais été accélérées. Tous ceux qui nous ont vus jouer en réel savent que nous n’avions pas besoin de cela.

Q: Avez-vous donné des concerts?

R: Nous avons très peu joué en concert. Je pense que c’est ce qui aurait dû arriver après l’album, nous étions prêts, mais le groupe a splitté plus rapidement que prévu. Nous avons du jouer 1 fois ou 2 en public, avant l’enregistrement de l’album, notamment avec Heimat Loss un groupe de hardcore d’Argenteuil.

Q: Un second LP était-il prévu?

R: Après la sortie du premier album, un fan aux USA nous a proposé de venir enregistrer à New-York. Nous n’avions ni l’argent pour un tel voyage, ni même des nouveaux morceaux prêts. Après le split, Loran et moi-même avons continué à écrire des morceaux pour Morsüre, en parallèle d’un autre projet plus Jazz-Rock (Obsession). Nous travaillions à ce moment essentiellement en home-studio, avec une boîte à rythmes programmée pour remplacer Franck (si tant est que cela fût possibleJ). Après notre expérience de l’enregistrement d’Acceleration Process nous avions corrigé toutes les petites erreurs de jeunesse, ces nouveaux morceaux étaient vraiment bons et percutants. Ils étaient plus simples et plus efficaces que ceux du premier album, avec un bien meilleur son, une meilleure maîtrise, et toujours autant de créativité.

Q: Quand et pourquoi avez-vous splitté?

R: Morsüre était un projet extrême et exigeant. Une certaine déception s’est créée après l’enregistrement du premier album notamment à cause du son de la batterie et aussi du chant. Je pense que certains n’avaient pas le courage de remettre cela ou avaient envie d’explorer d’autres voies musicales.
Franck et Didier sont partis pour créer un groupe plus classiquement Rock, avec synthés, etc.
Loran et moi avons continué avec Morsüre d’un côté et Obsession d’un autre, un groupe plus Jazz-Rock, plus musical (et plus commercialJ), jusqu’à ce que des ennuis d’argent obligent Loran à repartir en province.

Q: Tu n'étais pas au courant de la réédition de l'album (collaboration entre les labels américains NunSlaughter Records et HellHeadbangers Records), qu'en penses-tu?

R: Je trouve que le boulot qui a été fait est excellent, c’est vraiment une belle surprise que j’ai découverte par hasard dans un forum sur le métal. Je suis naturellement peu porté sur mon propre passé, je ne conserve pas de photos de moi et je n’avais quasiment jamais réécouté cet album depuis 1985. Ca a été vraiment une expérience marrante de le réécouter 22 ans plus tard avec des oreilles neuves. Je trouve avec le recul qu’il aurait suffit de peu de chose pour que cet album soit vraiment énorme. Je trouve aussi que nous étions peut-être un peu trop en avance avec ce type de musique en 1985, çà passerait sûrement mieux maintenant. En même temps, je suis content de voir que la réédition provoque les mêmes réactions positives et négatives qu’à l’époque.


Q: Quelles étaient vos relations avec les autres groupes français de l'époque?

R: Nous avions peu de relations avec les autres groupes français de cette époque, probablement car nous étions dans un style trop différent. Cela étant dit, nous avions tout de même de bonnes relations avec Demon Eyes, qui étaient dans le même coin que nous (et qui eux aussi ont adapté un texte de Beaudelaire) et avec Vulcain (pour leur authenticité et leur générosité à la Motörhead).

Q: Avez-vous eu des contacts à l'étranger?

R: Morsüre a été un peu connu à l’étranger (notamment dans les pays Scandinaves, au Japon et aux Etats-Unis, etc.), mais nous n’avons pas vraiment eu beaucoup de contacts, mis à part avec les fans.



Q: Sais-tu ce que sont devenus les anciens membres du groupe?

R: Je n’ai plus jamais revu Didier après le split. J’ai continué à voir Loran après son retour dans la région bordelaise, mais progressivement nous avons perdu le contact. En revanche, je suis toujours en contact avec Franck qui est un ami d’enfance.

Q: Joues-tu toujours de la musique?

R: J’ai beaucoup joué après le split de Morsüre dans beaucoup de groupes aux styles différents (Métal, Jazz, Jazz-Rock, Fusion), ce qui était compatible avec mon statut d’étudiant de l’époque. J’ai totalement arrêté de jouer vers 1989, quand mes responsabilités professionnelles sont devenues vraiment trop prenantes. J’ai commencé à rejouer vers 2003, c’est dur de devoir réapprendre presque tout ce qu’on savait jouer. Je compte bien ne plus jamais arrêter et continuer à jouer dans tous les styles que j’aime, notamment la fusion Métal/Funk (genre Infectious Groove, le second groupe de Suicidal Tendencies, ou TM Stevens et autres).

Q: Au final que retires-tu de cette aventure?

R: Morsüre a été une aventure courte mais intense. Nous avons créé ce dont nous avions envie, sans copier, sans chercher à plaire. Je comprends les réactions vives qui ont suivies l’album, je comprends aussi pourquoi, pour quelques uns, cet album est quasiment culte, même s’il n’est pas parfait. Jouer les morceaux de Morsüre procurait des sensations extrêmement jouissives. C’était un beau projet, avec des gens formidables dans le groupe et tout autour, et qui me laisse encore un petit goût d’inachevé (et sans amertume) au fond de la mémoire.

HellsHeadbangers Records

mercredi, novembre 14, 2007

Blasphème - Vivre Libre 2007 (video)

BLASPHEME en répétitions (aout 2007).

Enjoy!!!!!!

Merci à Blasphème et Dominique.